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La croissance mondiale ralentit cet été après un bon début d’année. Elle devrait rester limitée mais positive. Malgré des risques économiques en hausse, nous continuons à prévoir une décélération limitée de l’activité aux États-Unis, une reprise modérée en Europe et une stabilisation de la croissance en Chine.
La dynamique de décélération de l’inflation s’est renforcée cet été, en particulier aux États-Unis, et devrait se poursuivre de façon progressive. La convergence vers les cibles des banques centrales devrait intervenir en zone euro dans le courant de l’année prochaine et en 2026 aux États-Unis. L’inflation dans les services pourrait toutefois mettre un peu plus de temps à refluer.
La Fed a changé de discours cet été en confirmant qu’elle allait commencer à baisser ses taux et, surtout, en indiquant qu’elle se concentrait de nouveau sur les risques sur l’emploi après deux ans dominés par la lutte contre l’inflation. Nous pensons qu’elle devrait baisser ses taux lors des trois réunions restantes cette année. La BCE conserve un discours prudent après sa première baisse de juin, mais elle devrait tout de même poursuivre la baisse de ses taux directeurs au rythme d’une par trimestre, commençant en septembre.
Depuis le stress d’août le marché intègre des baisses de taux plus agressives que les nôtres, surtout pour les États-Unis. Cela nous semble trop agressif tant qu’une récession ou un choc exogène est évité, ce qui nous pousse à la prudence sur les obligations à court terme.
Les risques géopolitiques sont toujours présents, avec des tensions qui ont augmenté au Moyen-Orient. En Europe, en dépit de l’accalmie, la situation politique en France reste incertaine et pourrait encore peser sur la confiance. Aussi, l’issue des élections américaines est devenue plus incertaine, ce qui pourrait entraîner de la volatilité sur les marchés. Cet environnement ne change pas fondamentalement notre scénario économique, mais pourrait augmenter les risques baissiers pour les actifs risqués à court terme.
Le cycle de baisse des taux directeurs des grandes banques centrales qui s’enclenche devrait permettre d’assurer la poursuite de l’expansion économique et de limiter les pressions sur les valorisations. Ceci devrait permettre aux actifs risqués de bien se comporter à moyen terme. Mais, à court terme, ce soutien est déjà bien intégré dans le prix des actifs risqués alors que les incertitudes sur la croissance ou sur le plan politique restent élevées, aux États-Unis comme en Europe.
Les résultats des entreprises ont été solides au premier semestre mais revus légèrement à la baisse pour la seconde partie de l’année. Comme les attentes restent très élevées pour les résultats de 2025, la croissance anticipée des bénéfices est très (trop) optimiste. La décélération de la croissance économique semble ne pas être bien intégrée, notamment aux États-Unis.
Dans ce contexte, il est judicieux de diversifier les risques en termes d’actifs comme de zone géographique, en gardant un profil équilibré entre actifs risqués et défensifs. Nous continuons de penser que les actifs européens offrent un potentiel un peu plus élevé d’appréciation que les actifs américains. Nous restons exposés aux obligations privées, avec un biais pour la qualité, car elles offrent un bon portage mais des primes de risque compressées.
Après la forte baisse récente des taux, la dette souveraine nous paraît peu attractive à court terme, spécialement aux États-Unis où les attentes de baisse des taux directeurs d'ici la fin d'année sont particulièrement fortes. Les obligations d'entreprises devraient mieux résister grâce notamment au portage, mais plus de prudence est nécessaire pour la dette à haut rendement où les valorisations sont plus tendues et d'importantes émissions sont attendues. Du côté des actions nous gardons une vue globalement neutre pour les actions européennes et émergentes vu le contexte macro plutôt favorable mais les attentes assez élevées. Nous sommes négatifs pour les actions américaines du fait de la valorisation, du positionnement et des attentes excessives pour 2025. Les actions japonaises pourraient également continuer à légèrement sous-performer à la suite du rebond du yen. Dans ce contexte, nous conservons un matelas de liquidités pour pouvoir saisir d'éventuelles opportunités.